Un week end de canicule

Apres une petite semaine de boulot, ou nous avons emmene Anne-Francoise a la danse ou en balade nocturne, le week-end se presente chaud et sec. Vendredi soir, nous avons dine au resto indien voisin, apres avoir profite du coucher de soleil au Left bank, le pub de Fremantle situe dans l'embouchure de la Swan. Le vin de Guy nous a enivre, et ma mere a pu etrenner son bracelet de perles de Broome pour son anniversaire. Meme si nous etions tous un peu fatigues de notre journee, les rituels australiens sont toujours aussi sympas a respecter.

Samedi, j'avais du faire une croix sur un bbq d'entreprise avec le CSIRO et une bonne session de planche. La journee etait en effet consacree a un tour dans la Wheatbelt, ceinture du ble, pour sortir un peu de la zone urbaine. Donc nous sommes partis plein Est, au travers des proprietes agricoles. Un peu au hasard car nous etions sortis des cartes, nous rejoignons finalement la petite ville rurale, et branchee, de Toodyay, que j'apparenterais a la Ferte Alais ou a Barbizon pour les lecteurs parisiens.
Il y fait chaud, tres chaud. Heureusement la clim' dans la voiture marche bien, et une petite terasse de cafe' ombragee nous maintiennent en etat.

Elise a passe la journee avec Cecile pour faire les trucs de fille (robe de mariee, choix d'accessoires, medisances et autres marivaudages). Le soir, on a qq chose d'hyper important: le concert de Pearl Jam a Subiaco Oval. Cadeau d'Elise pour ma fete (a neuneu). Forts de nos experiences en Europe, nous calons le depart en tenue avec deux heures d'avance pour assurer la 1ere partie, devancer les pbs de trafic et de secu a l'entree. Sauf qu'ici, encore une fois tout est simple. 20min pour faire le trajet de la maison a l'interieur du stade. D'ailleurs la, probleme: ici on va voir un groupe de rock comme on va a la messe, assis. Bien en rang, sur des sieges, surtout pas debout, pas de fosse. Donc pas de poggos, pas de slams, pas de T-shirt trempes, pas de coups des videurs, pas de tympans en resonnance pour plusieurs heures. Ca contribue a me convaincre que je deviens vieux, meme qd je veux faire des trucs de jeunes, le sort m'en empeche. Donc nous allons sagement a nos places, Grrrrr, et Elise essaie de me remonter le moral en me faisant remarquer que du dernier rang de la derniere tribune, on voit aussi la plage....
Le concert commence, et au moins c'est pas du playback, ca se sent a la rythmique. Anne maman est a la la maison a regarder Camping, elle a pour consigne de n'ouvrir a personne. Finalement a 22.30, tout est fini et nous rentrons.

Dimanche matin, pas de vent, nous filons donc directement au parc Floral d'Araluen
ou se tient la reunion mensuelle des amateurs de peinture. La chaleur est ettoufante, d'autant plus exacerbee par les mouches, l'eloignement de la mer, et le rebut de la star academy qui avait deja sevi a la chocolaterie de la Swan Valley le jour des portes ouvertes des vignobles (il y a a peu pres deux mois). Ca fait peur qd il chante, surtout sa version de "suivre l'Etoile" de J. Brel. Elise est a deux doigts de lui dire d'arreter mais un grand artiste comme lui doit aussi parfois s'arreter pour reposer sa voix. Ouf. Sur les toiles environnantes, les seismes menacent tant les croutes sont nombreuses. Je sais ce que vous pensez, quel snob celui-la, mais que voulez vous, qd on a Elise a la maison, qui vient de se mette a la peinture a l'huile. je ne peux pas facilement trouver plus talentueux.

Les roses du parc sont un peu fletries mais parfument agreablement l'air. Le bbq fini, nous n'hesitons pas longtemps a rejoindre la cote. Malheureusement, Eole dort tjrs et il faut se resoudre a finir la journee a la plage. A Cottesloe, c'est bonde. Du monde partout, particulierement dans les bars pour finir la journee. L'eau est bonne mais la mer est agitee, Anne-Maman se fait retourner comme aux arenes, mais avec le sourire..



Voila, le soleil est couche. Les petits perroquets arc-en-ciels nous assourdissent comme d'usage. Il est temps de rentrer. Mais quelle chaleur..

A Margaret River avec Anne Maman..

Vendredi soir, je suis alle cherche ma mere Anne Francoise, dite AnneMaman, a l'aeroport. C'est le dur labeur du resident de PerthPikas, puisque tout le monde vient a des heures pas possible. Pas de respect des heures legales, a 1h du mat', le reveil me separe de ma douce et tendre pour me rappeler a mon devoir.

Samedi matin, aussi sec nous sommes repartis, sans mal puisque Anne est deja dans le rythme austral. Les sacs boucles nous allons faire un tour a South Perth pour voir les courses d'avion du Red Bull contest. Pas de chance, l'evenement est prevu plus tard et nous devons partir, d'autant plus que l'on a oublie la moitie des choses a la maison. C'est une route que l'on commence a bien connaitre, mais que l'on prend tjrs avec plaisir.




Elise, en grande professionelle, melange ce jour la investissement personnel et plaisir, puisque nous nous devons d'assister a une degustation des vins a Cowaramup avec plusieurs producteurs locaux. Evidement, le bureau de la Road Safety y est mais ne se prive pas de deguster, le skipper (celui qui conduit) ne buvant pas.
Le soir tombe, la musique met l'ambiance mais il nous faut rejoindre la petite maison que l'on a loue.



C'est a Prevelly, tout pres de l'ocean. Il y a un poele, plusieurs chambres. C'est charmant. Comme le coucher de soleil, se fait sur l'ocean de notre cote (eh oui eheheh...) on se depeche et hop un petit bain. L'eau est fraiche, secoue, attention aux recifs.. Genial

Petit diner entre intimes et dodo, on est qd meme ici pour se reposer. Tres bonne nuitee d'ailleurs, nous allons pouvoir consacrer une grande journee aux charmes de Margaret River. A commencer par la mer, et ses vagues a surfers. Pas de chance, aujourd'hui c'est flat comme on dit, presque aussi mou que la Mediteranee.
En repartant sur Cap Naturaliste, pour voir des baleines peut-etre, nous longeons de beaux vignobles. Le chemin de crete, au bord des falaises, est superbe. Un point de vue sur Bunker Bay nous donnera des idees pour la suite, les lezards nous indiquant la sortie. Bien decides a utiliser nos jumelles, nous approchons un point de vue surplombant l'ile aux phoques, tres bruyante.

Pour dejeuner, le complexe ou etaient Jean-Phi et Steph' sera l'occasion de gouter la bonne chere locale. C'est tres branche, et nous faisons honneur au carpaccio de kangooroo. Puis direction EagleVale, chez nos vignerons tricolores locaux, Guy et Chantal Dalienne, star du fameux nO de Ulysse sur l'Australie Occidentale. On arrive un peu sur la fin, qd l'orchestre remballe, et goutons une bouteille de blanc de 2006 (mars, mois de recolte ici). Bcp de francais par ici, ca rameute a plusieurs centaines de kms. Apres avoir eu l'honneur d'etre confondu avec le proprietaire du domaine, nous buvons un verre en sa compagnie. La douceur du soir encore une fois, c'est bon ces petits week-end pas violents...

Ce matin lundi, direction le sud pour voir la foret de karris et Lake Cave, une des grandes grottes que nous n'avions pas encore vue. Un peu frais, assez sombre, tout blanc. Puis on part sur la cote voir la plage et ses rochers ronds. Enfin un petit bbq comme on en reve, tranquille et avec tout le confort rituel pour un tel evenement. En plus des petits oiseaux multicolores comme les aime lisette, des twenty-eight comme on dit ici (a cause de leur cri).

Arrive l'episode Paris Dakar, tant redoute par une certaine dont je tairai diplomatiqument le nom, mais qui s'en est tres bien sorti(e) le volant entre les mains. Ca nous a permis de voir les cacatoes noirs et de rouler dans la foret au plus pres des troncs. Enfin, apres bien des frayeurs, Cave Rd est de nouveau face a nous et il faut vite aller remettre du petrole parce que sinon ca va pas..



C'est l'heure de rentrer, juste un arret a Rockingham pour recuperer mon mat pour la nouvelle voile de 7 m2. Le blog courageusement redige sous la censure, je persiste a faire passer mes idees pour un monde libre independant des conglomerats des medias mais la, manque des breves pour meubler la suite.

A plus tard dans la semaine, on ne pourra pas ne rien raconter tel que c'est parti.

PVC

Un romantisme Australien

Ce week-end j'etais tout seul a la maison, puisque Elise est partie avec Alex et Cecile visiter la cote sud. Je suis reste pour suivre ma formation CFX a UWA vendredi, moi qui me plaint sans discontinuer de cette foutue usine a gaz de code industriel. Sympa, cette formation. Elle m'a permis de rencontrer plusieurs personnes universitaires, inges, etc... La petite biere du Friday etait bien cool, et en rentrant a la maison, au bord de la riviere, sous les rayons du couchant, je me disais que qq chose se passait reellement. De l'attachement, de la plenitude, et dans le meme temps un sentiment peu fonde d'interdit. Bref, c'est indeniable j'aime ce pays car je m'y sens un peu mieux chaque jour mais tout ne se joue pas la-dessus.

En effet, samedi matin, je regarde le bulletin de propagande mediatique de LCI (12min, 3min pour l'infanticide de Redon donc 60s de reflexion des voisins de palier). Passe comme ca, vite fait, la petite breve sur la 1ere chute de neige dans l'Est. C'est con, mais d'un coup, j'ai l'oeil qui deborde. Parmi ces trucs qui reviennent chaque annee (fete de la musique, nuit blanche, viaducs de mai, bal du 14 juillet, 15 aout, mardi gras, etc...) celui-la m'echappe vraiment completement ici. Qd ds le meme temps je peux partager tout ce qui faisait mon 1er paragraphe avec mes lecteurs, cela, ca reste loin.

Maintenant, c'etait qq chose de previsible, auquel je nous avais expose en venant ici. Mais la c'est net et ca ne peut qu'en augurer d'autres. En voyant le bon cote des choses, ces souffrances-la, tout le monde les cherche un peu. L'air qu'elles generent a un gout incomparable et n'incite qu'a perseverer. Je vous invite donc a venir nous voir, ou revoir, partager tout ca. Que l'on puisse encore se dire au revoir depuis l'escalier un lundi matin, avec un "On se voit en Europe".

Ces petites sequences de France que l'on reconstruit cycliquement au 2 Groves Ave, je pense qu'il en reste pas mal d'episodes a ecrire. Et moi c'est ma serie preferee ...
Le meilleur est a venir.

Pierre Victor